Pédagogie, mon amie
Réagissons, la maternelle est en danger !
Défendons la maternelle
Le SNUipp-FSU, le SE-UNSA, le SGEN-CFDT, l'AGEEM, le GFEN, l'ICEM pédagogie Freinet, les Ceméa, la ligue de l'enseignement, le SNUTER-FSU, la FCPE et bien d'autres encore ont publié ensemble dans Libération, une tribune afin d'alerter l'opinion publique sur les projets de réorientation de l'école maternelle prévus par la rue de Grenelle.
La tribune
Nous sommes enseignantes et enseignants de l’école maternelle, Atsem, parents d’élèves, chercheur·e·s, militantes et militants de syndicats enseignants, d’associations complémentaires de l’école, de mouvements pédagogiques. Nous faisons vivre l’école maternelle… et pourtant notre expertise n’a pas été jugée digne d’intérêt par le conseil supérieur des programmes (CSP) qui, sur instruction du ministre, propose une réorientation profonde du programme de la maternelle transformant ses missions jusqu’à les réduire à la seule préparation du CP et à ses tests d’entrée. Cette rupture avec l’équilibre trouvé en 2015 autour du triptyque «accueil, éducation, préparation à la scolarité future» dessine le portrait d’une maternelle où l’importation brutale de contenus inspirés d’une certaine vision de l’école élémentaire et recentrés sur les seuls «fondamentaux» ne peut que nuire au bien-être et aux apprentissages des jeunes enfants, en particulier des plus éloignés de la culture scolaire.
Le programme de 2015 avait été plébiscité et approprié par les équipes pédagogiques. Toutes se retrouvent dans le projet d’une école maternelle accueillante, bienveillante, exigeante où la place centrale du langage et le rôle du jeu comme l’une des entrées dans les apprentissages ont été réinstaurés. Une école, soucieuse du développement de l’enfant dans toutes ses dimensions : langagières, cognitives, sociales, affectives, physiques, artistiques… Une école attentive aux progrès et réussites de chaque élève, aux objectifs communs ambitieux, mais avec le respect des différences de rythmes et de développement si prégnantes chez les plus jeunes, sans mise en compétition ni culte de la performance. Cette école est caricaturée et accusée de ne pas préparer suffisamment aux évaluations standardisées d’entrée au CP. Il est vrai que ces tests fondés sur une conception appauvrie de la lecture et des mathématiques, réalisés en format papier-crayon et instaurant des normes arbitraires sans rapport avec le programme en vigueur sont éloignés de ses objectifs actuels et de la richesse des apprentissages menés dans tous les domaines. Une richesse qui a valu à la maternelle la confiance sans faille des familles, bien avant que l’instruction à 3 ans soit rendue obligatoire, cette dernière servant aujourd’hui de prétexte à la révision du programme, alors qu’elle a surtout permis une augmentation du financement public des écoles privées par les collectivités territoriales.
Des fondamentaux «étriqués»
Absence de consultation, volonté de mainmise sur l’école, reprise sans condition du projet ministériel de resserrement de l’école sur les «fondamentaux» étriqués… témoignent que l’élève est perçu comme un perroquet docile. Le service public d’éducation, réduit dans ses missions, ne formerait plus à une citoyenneté éclairée. Cette réorientation aboutirait à des propositions qui confinent à l’absurde : instruire les élèves de 3 ans à l’organisation grammaticale de la phrase ou à la phonologie (relation entre les lettres et les sons)… Comme si le langage pouvait se réduire à l’étude de la langue, avant même que d’être un moyen de communiquer et de penser le monde, comme si la priorité n’était pas de mettre en confiance tous les enfants pour qu’ils et elles osent s’exprimer et s’approprier les pratiques langagières de l’école. De même, sous prétexte que la connaissance des nombres de 1 à 20 est difficile pour beaucoup d’élèves au CP, il faudrait obtenir des élèves de la Grande Section le comptage jusqu’à 100, de 10 en 10… Comme si rapprocher l’obstacle permettait de le franchir plus facilement ! Exercices systématiques de transformation de phrases, cahier de mots, carnet d’expériences scientifiques… comme si reproduire les formes scolaires de l’élémentaire permettait la réussite de toutes et tous, quand la recherche démontre que «faire trop vite, trop tôt» génère l’échec, en particulier des élèves issus des classes populaires !
La mesure systématique de compétences en fin d’école maternelle cantonnerait les enseignements à des séances répétées d’entraînement à des techniques puis à un «bachotage» pour préparer les tests en CP. Comment cette note du conseil supérieur des programmes qui évoque une évaluation standardisée des élèves non seulement en fin de grande section mais également dès 3 ans peut-elle prétendre prendre en compte le bien-être du jeune enfant découvrant l’école ? Les contenus proposés et la performance précoce induite font de la bienveillance une injonction paradoxale intenable pour les personnels enseignants.
De plus, l’idée d’apprendre ensemble disparaît et c’est au contraire un renforcement de l’individualisation qui se profile, renvoyant chaque enfant, chaque élève à lui-même, ses prérequis et son adaptation anticipée à une forme scolaire empruntée à l’école élémentaire. Ainsi, par exemple, le jeu est vidé de sa composante sociale, et est sommé de se mettre au service exclusif d’apprentissages «sérieux». Est-ce ainsi que peut se construire l’école du plaisir et du goût d’apprendre ensemble ?
Sous la pression du résultat dès l’entrée en petite section
Nous refusons fermement cette école qui soumet les plus jeunes enfants et leurs familles à la pression du résultat dès l’entrée en petite section. Quitte à faire assumer au seul apprenant et à sa famille la responsabilité d’une inadaptation à une norme scolaire renforcée et uniformément imposée à toutes et tous, le plus tôt possible. Nous refusons cette école de la perte de sens des savoirs, de la performance précoce à tous crins, qui tourne le dos à la spécificité de l’école maternelle française. C’est en étant soucieuse de faire grandir les enfants qu’elle accueille, en explorant à l’égal tous les champs d’apprentissage, en multipliant les découvertes, les expériences de l’échange, de l’esprit et du corps, en construisant un langage réflexif et des savoirs ambitieux, que l’école maternelle cultivera l’envie d’apprendre et contribuera à une émancipation future. Nous refusons cette école où les équipes enseignantes ne seraient que des exécutantes sommées de «se conformer à des protocoles précis». Enseigner est un métier de conception.
L’école maternelle que nous voulons porte une tout autre ambition. Elle suppose un investissement à la hauteur des besoins : des effectifs réduits dans toutes les classes, des locaux et du matériel adaptés pour favoriser accueil et apprentissages, la présence d’une Atsem garantie à temps plein dans chaque classe, la reconstitution des Réseaux d’aide spécialisés aux élèves en difficulté (Rased) et leur intervention dans toutes les écoles, à des fins de prévention… Cela implique également une formation initiale et continue d’ampleur et de qualité. Seul le maintien du programme de 2015 permet aux équipes pédagogiques de poursuivre en continuité les enseignements au cours des trois années du cycle d’une école maternelle, en préservant son identité.
Nous portons ainsi l’ambition d’une école maternelle œuvrant à former des enfants désireux d’apprendre et de comprendre le monde. Former des citoyennes et citoyens éclairés et critiques, oui, cela commence à l’école maternelle !
La liste complète des organisations signataires
AFEF – Association française des enseignants de français
AGEEM – Association générale des enseignants des écoles et classes maternelles publiques
ANCP&AF – Association nationale des conseillers pédagogiques et autres formateurs
CAPE – Collectif des associations complémentaires de l’école publique
CEMEA – Centre d’entrainement aux méthodes d’éducation active
CGT Educ’Action – Confédération Générale du Travail Éducation
CNT-SO – Confédération national des travailleurs – solidarité ouvrière Collectif éducation 94
DEI-France – Défense des enfants International - France FCPE – Fédération des conseils de parents d’élèves
GFEN – Groupe français d’éducation nouvelle
ICEM-Pédagogie Freinet – Institut de l’école moderne – Pédagogie Freinet
INTERCO-CFDT – Inter-collectivités territoriales – CFDT
La Ligue de l’enseignement
SE-UNSA – Syndicat des enseignants – Union nationale des syndicats autonomes
SGEN-CFDT – Syndicat général de l’éducation nationale – Confédération française démocratique du travail
SUD Éducation – Solidaire unitaire démocratique Éducation
SNPI-FSU - Syndicat national des personnels d’inspection – Fédération Syndicale Unitaire
SNUipp-FSU – Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles et PEGC – Fédération syndicale unitaire
SNUTER-FSU – Syndicat national unitaire territoriaux – Fédération Syndicale Unitaire
L’école autrement le transmédia
Le numérique pour accompagner les apprentissages
La Petite École de Mamilou propose tout au long de l'annėe des activités réfléchies pour préparer les enfants autant à l’usage du numérique qu’à l’apprentissage des éléments du programme scolaire. Pendant ce confinement, j´ai vu nombre d'enfants mais aussi d'enseignants galérer sur des problèmes numériques pourtant simples et basiques.
Mettre en place un projet numérique au sein d’une classe est très souvent synonyme de gros soucis et pas simplement matériel ! En effet, travailler avec le numérique en classe demande de nombreuses compétences et beaucoup d'énergie et de temps. Je vous parlais dans un article précédent de la classe inversée. Cela me paraît être une bonne solution pour faire rentrer le numérique à l'école. Notre association vous propose des solutions " clé en main" pour enrichir votre classe de projets multimédias où les enfants deviendront acteurs de leur apprentissage. Nous pouvons aussi vous aider à monter votre projet. Mais, nous ne perdons pas de vue que c'est en premier les enfants qui doivent être formés au numérique et pour ce faire nous les invitons à rejoindre nos ateliers ( en présentiez ou virtuel où ils pourront créer toutes sortes de documents multimédias. Le plus c'est que tout cela est gratuit puisque l'association fonctionne sur le principe du bénévolat.
Réfléchir à l’après
Durant ce long confinement, la Petite École de Mamilou a fermé ses ateliers en présententiel mais a continué à accompagner les enfants à entrer dans la continuité pédagogique. Une chose est certaine, n’en déplaise au ministre, la plupart des enseignants et des élèves n'étaient pas prêts. L'association a tout mis en œuvre pour répondre à toutes leurs demandes: capsules vidéos, Klassroom,vidéos sur YouTube,recherches documentaires etc.
Maintenant, il s’agit d’essayer de réfléchir à l’après. Nous avons observé les comportements des uns et autres face à l'utisation des outils numériques. Chacun a fait comme il a pu pour s'adapter mais il est clair que l'illectronisme est réel et omniprésent en particulier auprès des enfants scolarisės en primaire.
La solution du transmédia
Le transmédia est une réponse possible à la complexité de l’outil numérique. Mais, qu’est-ce que le transmédia ? Le terme de transmédialité est issu du concept de « transmédia storytelling » développé par Henry Jenkins, dès 2003, dans son ouvrage Convergence Culture: Where Old and New Media Collide. Il s’agit d’un processus de déploiement d’œuvres de fiction reposant sur l’utilisation combinée de plusieurs médias et permettant une expérience immersive.
Un objet transmédia est donc un objet qui se déploie sur plusieurs plateformes. Il est donc constitué d’éléments indépendants. C’est la mise en lien de ces différents documents qui constitue l’objet transmédia.
L’indépendance de chacun des composants permet donc une mise en œuvre adaptée à une classe. En fonction des goûts et des compétences des élèves, on proposera la réalisation de textes, de sons ou de vidéos, la conception de diaporamas, voire l’annotation d’images. Les différents supports ainsi que les différents niveaux de maîtrise numérique permettent une réelle souplesse pédagogique.
Un projet transmédia de notre association
Le premier travail consiste à réfléchir au scénario. Quel sujet retenir ? Quels éléments constitutifs de ce sujet ?
Pour monter le projet, nous utilisons le QQOQCCP (Quoi, Qui, Où, Quand, Comment, Combien, Pourquoi), appelé aussi méthode du questionnement. C'est un outil d’aide à la résolution de problèmes comportant une liste quasi exhaustive d’informations sur la situation.
Quoi?
Le commerce au temps des Romains
Qui?
Les journalistes de la Petite École de Mamilou
OÙ?
L'atelier nformatique itinérant et la Klassroom
Quand ?
Les vacances scolaires
Comment?
Le matériel multimédia de l'association et des visites organisées ( Roquelaure et Éauze)
Combien?
Une dizaine d'enfants du cycle 3 de l'école primaire
Pourquoi?
Accès à la culture et pratique des outils multimédias
Tous les matières enseignées à l'école permettent une grande variété d’angles de traitement. Par exemple, en histoire des arts, le changement de point de vue et d’échelle apporte cette variété nécessaire au projet transmédia. En français, pareillement, l’étude d’un courant d’une œuvre apporte cette diversité. N’y a-t-il pas de nombreuses entrées pour traiter de la poésie ou du fantastique ?
Ensuite, il convient de choisir les outils que l’on va utiliser. Là encore, notre association peut suppléer l’équipement spartiate offert par l’Éducation nationale dans les écoles primaires. Mais n'oubliez pas que les enfants sont très souvent équipés d'un smarphone ou d'une tablette offert par les parents. Un smartphone fournit l’appareil photo, la caméra et le logiciel de montage. De même, il peut servir d’enregistreur numérique.
Pour les textes, vous trouverez ce qu'il faut dans Microsoft office ou Libre Office. Nous ne parlerons pas ici d’Audacity, véritable couteau suisse du son.
En fait, la véritable difficulté réside dans la mise en place de l’environnement de travail. En effet, il faut créer une classe virtuelle qui accueillera le projet transmédia. Nous avons choisi Klassroom. Il faut ensuite créer les différents éléments sur des plateformes dédiées. YouTube pour les vidéos et les diaporamas, Souncloud pour le son, un blog pour les textes et les images. Il faut donc, avant toute chose, vous munir d’une adresse de courriel et d’un mot de passe.
Mais après, quel bonheur ! La créativité des enfants fait merveille. On leur distribue ensuite le travail selon leurs capacité. Certains préparent une affiche, les amoureux de l’écrit se lancent dans la note de blog ou encore des fans de YouTube gèrent les montages vidéos.
Pour l'avoir vécu en atelier avec les enfants, l’expérience transmédia, je peux vous assurer que c'est un merveilleux moments d'écoute, de partage d'enthousiasme. Nous intègrons aussi dans nos ateliers des adultes en demande d'utilisation des outils numériques.
En conclusion, je confirme mon enthousiasme pour ces projets transmédia qui permettent de couvrir un programme scolaire bien entendu, et de favoriser la maîtrise des outils numériques de base (envoyer un courriel, fabriquer un document et l’enregistrer dans un format donné, collaborer pour produire un objet numérique).
Pour en savoir plus, cliquez ci-dessous
Le réseau Canopé parle du transmédia.
La Petite École de Mamilou est une association de cyberpapis et des cybermamies, enseignants à la retraite, entièrement bénévoles qui peuvent animer des ateliers dans les mairies, écoles ou collèges. Cette association est affiliée à la Ligue de l'enseignement du Gers.
La classe inversée
Nous voilà déconfinés. À la Petite École De Mamilou, nous avons travaillé dur pour permettre aux enfants de suivre des cours interactifs ou bien de pouvoir créer et s'exprimer dans notre Klassroom. En fait, nous avons redonner la parole aux enfants sur leurs propres apprentissages. Et ils ont créé, inventé, imaginé avec le soutien de Mamilou qui encourageait, corrigeait, accompagnait. C'est une vraie réussite.
Cette période d'isolement a permis aussi aux écoles de favoriser le téléenseignement grâce au numérique. Je pense que l'école devrait profiter de cette longue expérience pour adopter une autre philosophie de l'apprentissage. Pour ma part, je milite pour la classe inversée. De plus en plus de professeurs à travers le monde modifient leur façon de “faire la classe” pour passer à un modèle plus pratique et plus humain. Ce modèle part d’une idée très simple : le précieux temps de classe serait mieux utilisé si on s’en servait pour interagir et travailler ensemble plutôt que de laisser une seule personne parler.
La classe inversée : plus qu’une méthode, une philosophie
Le fonctionnement est le suivant : les élèves reçoivent des cours sous forme de ressources en ligne (L'idéal étant que le maître prépare ses vidéos) qu’ils vont pouvoir regarder chez eux à la place des devoirs, et ce qui était auparavant fait à la maison est désormais fait en classe, d’où l’idée de classe “inversée”. En réalité, on va surtout profiter du temps libéré en classe pour organiser des activités, des projets de groupe et des échanges qui vont donner un vrai sens au contenu scolaire. Beaucoup de variantes sont possibles, mais la finalité est de passer d’un modèle centré sur le professeur à un modèle centré sur l’élève afin de répondre aux besoins individuels de chacun.
Cliquez ci-dessous pour découvrir une classe inversée.
Pourquoi le numérique est le support idéal.?
Le plus gros du travail d'un maître, c'est la préparation de sa classe. Préparer la classe c'est anticiper sur la pédagogie qui sera mise en place. C'est une obligation.
La préparation de séances peut se faire par le biais de manuels ou de photocopies. C'est un travail long, très long qui demande beaucoup d'ėnergie. Remplir son cahier journal quotidien ( obligation de la hiérarchie) exige beaucoup de recherches et de réflexion. Nous devons signaler chacun des "temps" de la journée : la discipline visée, le titre de la séance, la durée prévue pour les différents temps ou séances, le matériel éventuel à prévoir, l'objectif visé pour chaque séance doit être clairement défini en termes d'apprentissage à acquérir. Il faut aussi annoncer la différenciation prévue (pour les élèves performants comme pour les élèves les plus fragiles). Enfin, les commentaires utiles de l'enseignant a posteriori pour réajuster son enseignement.
Et recommencer ainsi pour chaque jour de classe et pour chaque matière... Un vrai sacerdoce!
Heureusement, les outils informatiques sont arrivés.Le numérique permet de gagner du temps dans sa préparation de classe et bénéficier d'une banque de séquences et de ressources mutualisées enrichie par les utilisateurs. Le numérique, bien utilisé ( les enseignants hélas ne sont pas formés, ils se débrouillent seul), peut constituer une véritable aide à la préparation de la classe au quotidien. En plus d'un gain de temps significatif, l'usage des outils numériques permet au professeur des écoles :
- d'établir un cahier journal hebdomadaire et de programmer ses séquences sur l'année scolaire,
- de sauvegarder et d'organiser ces dernières en ligne dans une bibliothèque personnelle ;
- d'exporter ses fiches de préparation au format pdf ;
- de partager ses séquences (et les ressources qui leur sont liées) avec d'autres utilisateurs.
Pour les enfants, le support vidéo est un média plus vivant. Il permet de stimuler la mémoire auditive et visuelle. Ils peuvent prendre des notes durant la vidéo. Ils mémorisent plus facilement les connaissances. De plus en plus connectés à leurs smartphones, les élèves pourront également rgarder les vidéos n’importe où et n’importe quand, et pourquoi pas en cours pour revoir certains aspects durant les applications.
Les cours mis à disposition des élèves peuvent provenir de sources diverses:
https://lesfondamentaux.reseau-canope.fr/
https://www.cned.fr/maclassealamaison/
Ce sont des sites incontournables, extrêmement bien faits, gratuits. Ils sont créés par des enseignants et il n'y a rien à redire.Vous pouvez y accéder avec votre identité académique.
Vous pourrez également trouver des blogs d'enseignants qui préparent leurs tutoriels parce qu'ils sont formés aux outils informatiques.
Nos préférés sont:
https://www.charivarialecole.fr/
Ces enseignants sont des magiciens des tutoriels. Ils sont extrêmement créatifs, les vidéos sont très bien faites, ils savent de quoi ils parlent car ils pratiquent en classe. Ces vidéos sont gratuites. Simplement, n'oubliez pas de laisser un petit message de remerciement à l'enseignant créateur mais aussi des commentaires. Vous pouvez également envisager de faire des échanges avec des professeurs rencontrés sur le Net.Je suis sûre que vous en trouverez plein d'autres car notre liste n'est pas exhaustive mais je vous conseille de bien visionner avant de donner à voir.
Le professeur peut créer son propre contenu (cela demande la maîtrise des objets numériques).
C'est là que notre association la Petite École de Mamilou peut intervenir. Nous sommes une association affiliée à la Ligue de l'enseignement et soutenue par la MAIF. Nous proposons différents ateliers. Ces ateliers sont itinérants dans le Gers mais ils sont aussi en ligne. Ces ateliers sont gratuits, on vous demandera simplement d'adhérer dix euros par an à l'association.
Ci-dessous, découvrez comment rejoindre notre association.
La Petite École de Mamilou
Enseignants à la retraite, cybermamies et cyberpapis, nous avons créé une association « La Petite École de Mamilou ». Nous avons constaté qu’un vraie fracture numérique existe en milieu rural. Les enfants sont isolés et ne bénéficient d'aucune structure pour s'ouvrir au monde et surtout pour maîtriser la langue française. Certes, il existe une connexion mais l’argent manque dans les familles pour financer des forfaits internet et des tablettes ou PC. C'est donc le but de notre association : donner aux enfants la possibilité d'accéder à internet afin de se cultiver et de renforcer leurs connaissances Nous sommes accueillis dans des villages où nous animons des ateliers informatiques en fournissant l’accès à des tablettes. Pendant le confinement, ne pouvant plus sortir, nous avons créé une Klassroom.
Ce n’est pas une école au sens strict du mot, ici, chacun (petit ou grand) est libre de faire ce qu’il veut comme il veut quand il veut, il n’a pas de compte à rendre. C’est un espace sécurisé ou on s’inscrit et on partage avec les autres participants. L’âge importe peu, c’est un lieu intergénérationnel.Je rappelle aussi que c’est une école numérique c’est-à-dire que pour créer, inventer, vous apprenez à manier les ordinateurs et les tablettes. Nous répondons à toutes les demandes et orchestrons la mise en page ou la mise en pratique de vos demandes.
Post confinement, dès que nous aurons l’autorisation, nous rouvrirons nos ateliers itinérants de village en village ( Nous cherchons des bénévoles pour créer des antennes de la Petite École dans le Gers). Et surtout, nous maintiendrons sur Internet notre Klassroom pour le suivi des projets des différents participants à notre association.
Des avantages
L'ancien modèle à savoir le cours magistral, était justifié quand nous n’avions pas d’autre moyen pour transmettre les connaissances, mais maintenant que les technologies nous le permettent, il n’est plus le seul moyen d'apprendre à l'école. Il est temps de prendre du recul et de repenser l’éducation. Les technologies sont devenues omniprésentes, alors soyons pragmatiques : plutôt que de chercher à les interdire en classe ou à la maison, utilisons leur potentiel et redonnons à nos enfants l’envie d’apprendre.
Pendant le confinement, les professeurs mais aussi les parents ont été obligés de se creuser la tête pour permettre à leurs enfants d'accéder à l'apprentissage. C'est grâce au numérique que les professeurs ont pu créer des supports d'apprentissages et les transmettre à leur élève. Certains y ont pris un rėél plaisir. Tout ce travail n'est pas perdu, il demeure dans les mémoires des ordinateurs. Les professeurs pourront d'année en année, les réutiliser, en les améliorant et en les adaptant. Ils pourront alors en classe, se concentrer sur les besoins rééls des enfants. La classe inversée renforce les relations entre les élèves et leur professeur Du simple fait du temps libéré en classe, le temps passé par l’enseignant aux côtés de chaque élève est démultiplié. L’enseignant connaît mieux ses élèves, où ils en sont et ce qu’ils ont du mal à faire.
Pendant cette drôle de période à la maison, les parents ont découvert le métier de professeur. Ils se sont plaints de ne pas être à la hauteur pour aider les enfants. Professeur, c'est un métier qui s'apprend, la pédagogie ne s'invente pas. Et bien, l'avantage de la classe inversée c'est de libérer les parents et rendre les enfants autonomes face à leurs apprentissages. Les parents deviennent alors les gardiens de la sécurité. Ils invitent leurs enfants à regarder les vidéos et rien d'autres. Ils apprennent avec leurs enfants et peuvent parler de leur savoir. Finie la lithanie des colères, pleurs devant un devoir qu'on ne sait pas faire, des brimades faites aux enfants, c'est le retour à la confiance. C'est le maître et lui seul qui évaluera le niveau d'acquis et qui régulera s'il y a lieu.
Du côté des enfants, c'est le bonheur. La classe inversée développe l’autonomie des élèves et leur curiosité. Les élèves sont plus responsables de leur apprentissage : ils suivent les leçons à leur rythme, sont actifs en classe et peuvent être facilement encouragés à chercher des réponses à leurs questions autrement qu’en se référant à l’enseignant. Lorsqu’un élève regarde ses cours en vidéos, il peut mettre en pause à tout moment et revoir un passage autant de fois qu’il le souhaite pour être certain de l’avoir bien compris. Il peut aussi en profiter pour noter des questions qu’il posera ensuite au professeur en classe. A l’inverse, dans le modèle classique, peu d’élèves osent interrompre un cours et avouer qu’ils n’ont pas compris quelque chose, ils passent alors le reste de l’heure perdus car il leur manque un élément, et quand vient la fin du cours, le professeur n’a bien souvent plus de temps pour répondre aux questions.
Les inconvénients
Les enseignants qui pratiquent la classe inversée ne prétendent pas que cette méthode résout forcément tous les problèmes
Le temps
La réalisation des vidéos en amont ou la recherche de vidéos déjà produites demandent du temps, du moins au début. L’élaboration et la planification des activités à mener en classe peuvent s’avérer également chronophages.
La connexion internet
De nombreuses familles n’ont pas accès à internet ou ne possèdent pas d’ordinateur à la maison. Il faudra fournir aux enfants d’autres moyens de consulter les ressources : les remplacer par du texte.
Le manque d'autonomie
Le manque d’autonomie peut rendre difficile la consultation des ressources à la maison. De la même manière que certains élèves ne font pas leur devoirs, certains ne regardent pas les vidéos. Le rôle des parents est alors primordial.
Les écrans
Dans le cas où des vidéos sont utilisées pour la classe inversée, ce temps passé devant un écran s’ajoute à celui passé devant la télévision, l’ordinateur et à celui dévolu aux jeux vidéos. De nombreux pédagogues arguent cependant du fait qu’il est temps que l’éducation infiltre le monde digital, au lieu de prêcher aux élèves qu’ils ne pourraient apprendre aujourd’hui avec les outils par lesquels ils communiquent quotidiennement.
L'illectronisme
Autrefois on parlait d'illettrisme: d'un côté il y a des codes, de l'autre une impossibilité d'y accéder pleinement. La vie en société se construit sur l'impératif du lire et de l'écrire et si on n'y arrive pas, on devient un illettré, un exclu de la vie sociale.
. Avec l'illectronisme ( illettrisme numérique) il devient logiquement compréhensible de penser que l'on se retrouve devant un problème similaire. Les moyens informatiques et numériques ont envahi nos vies. Alors que l'écrit papier est resté une denrée assez rare, l'informatique est dans la poche de chacun de nous. Chacun est en mesure d' utiliser un smatphone mais est-ce que chacun est en mesure d'utiliser pleinement ces moyens ? Quand on parle ici d'utiliser pleinement ces moyens, on veut dire ne pas être exclu de la vie sociale.
C'est le rõle de l'école de rendre possible l'intégration sociale de l'enfant puis de l'adulte. Il est donc logique qu'elle s'empare de tous les objets qui la peuplent et qu'elle évalue l'importance qu'il y aurait à les introduire dans son quotidien. L'éducation nationale ne semble cependant pas bien mesurer l'ampleur de l'illectronisme. Dans le numéro 28 du document rédigé par le ministère, fin 2018, intitulé « L'état de l'école », il est indiqué que : « Les écoles élémentaires continuent de s'équiper progressivement en matériels informatiques ». Et le constat est sans appel : « L'équipement informatique et numérique dans les écoles publiques du premier degré est moins généralisé que dans les établissements publics du second degré ». C'est particulièrement inquiétant quand on sait que l'apprentissage de l'outil informatique, qu'il s'agisse d'un ordinateur, d'une tablette ou d'un smartphone, doit se faire au plus tôt et que, pour certains, il ne peut se faire qu'à l'école de la République. Il est effectivement avéré que la maîtrise de l'informatique fait principalement défaut aux populations les plus fragiles et les plus socialement défavorisées, ce qui n'est pas admissible.
Dans notre association, nous militons pour aider à réduire cette fracture numérique intolérable afin que l'école soit et demeure une chance pour tous les enfants de la République.
Une séance proposée par la Petite École de Mamilou
Voici un exemple de séance vidéo proposée à des enfants fréquentant une association d' aide aux devoirs. Cette vidéo a été préparée dans les ateliers informatiques de la Petite École de Mamilou et répond à la demande des animateurs.
Le sujet de la leçon est: résoudre un problème. La vidéo commence par des exercices d'entraînement sur les tables de multiplication, puis vient une leçon sous forme de manipulation, l'ancrage des acquisitions et enfin des exercices interactifs.
Cette vidéo a été communiquée aux animateurs sous forme de clé USB, puis elle a été projetée sur écran dans le local. Les enfants ont pu discuter avec les animateurs sur ce qu'ils ont compris ou pas compris. L'animateur répond dans la mesure de ses possibilités sinon les enfants sont invités à poser les questions le lendemain lors du retour en classe où ils feront des exercices.
Le but de cette vidéo c'est de proposer aux enfants la leçon non magistrale, le maître en classe ne fera pas de leçon et évaluera ou réajustera les connaissances.
Cliquez ci-dessous pour visionner la séance
Résoudre un problème niveau CE2
Écrivez-nous, l’association répondra à vos demandes quelque soit votre âge.
Des classes uniques ou de cycle , c’est mieux
On vous l’avait bien dit, Monsieur Macron est revenu en arrière: il a dit qu’il n’y aurait pas de fermeture d’école pour cette année, c’est exact, mais par contre il n’a pas dit qu’il n’y aurait pas de fermeture de classe. Une fois de plus, il a joué sur les mots, et il y a bien des fermetures de classes! Maintenant, il s’agit là d’une décision politique pour rassurer une partie de la population, ce qui ne sert à rien. Mais dans toute décision brutale, il faut chercher le positif. Pour ma part, je milite pour les classes de niveau voire dans les petits villages des classes uniques. Il faut tenir compte des nouvelles populations qui s’installent dans nos campagnes. Il faut aussi s’ouvrir aux nouvelles technologies comme l’école numérique qui permet aux enfants de vivre leur siècle et de trouver leur place et surtout leur autonomie devant les apprentissages. Dans une classe unique, le maître est un vrai chef d’orchestre, celui qui incite, celui qui présente, celui qui guide, celui qui encourage. Les enfants ne sont pas assis sur des bancs à écouter plus ou moins ce que ce qui leur est distillé par un maître tout-puissant. Les enfants deviennent rapidement parti prenante de leur propre apprentissage avec toujours l’éducateur qui est là pour accompagner.
École : une classe en moins, c'est confirmé ( La Dépêche du Midi 21 mai 2019)
Une quinzaine de parents d'élèves se sont mobilisés devant l'entrée de l'école élémentaire de Barran lundi 20 mai de midi à treize heures. Ils attendaient l'inspectrice académique. En cause ? La fermeture d'une des quatre classes de l'école dès la rentrée prochaine. Un poste sera supprimé. Les représentantes des parents d'élèves, Sandrine Saillan et Camille Fosseat, se sont montrées inquiètes pour l'avenir : «Les enseignants vont se retrouver avec des classes de plus de 30 élèves. Si on passe à trois classes, l'école n'aura plus la possibilité d'accueillir des enfants en plus en petite section». Les parents sont aussi soucieux de la qualité de l'enseignement et se questionnent concernant l'éventualité de voir trois niveaux différents réunis dans une même classe (les CE1/CE2 et CM1/CM2 étant déjà rassemblés). L'inspectrice académique, Élisabeth Nicolas-Foix, venait à la rencontre de l'équipe pédagogique pour «voir quelle allait être l'organisation qui serait mise en place». Elle a toutefois pris le temps d'échanger avec les parents. Son propos était de leur expliquer les raisons qui ont poussé le Comité départemental de l'Education nationale (CDEN) à prendre cette décision : «Face au nombre de postes que l'on doit ouvrir ailleurs, il faut gérer la répartition pour respecter l'équité du territoire». Elle a affirmé que la décision était définitive. Certains parents se sont sentis «entendus mais pas écoutés». L'inspectrice a par ailleurs affirmé que «sur l'école de Barran, le nombre moyen d'élèves par classe est de 17. Après fermeture de poste, on sera à 23».
Un calcul qui ne tiendrait pas compte des élèves qui vont arriver l'an prochain d'après les parents. Concernant les classes à plusieurs niveaux, la fonctionnaire d'État explique : «Très honnêtement c'est une vraie richesse puisque les niveaux d'enseignements sont organisés par cycles de 3 ans et que ces classes-là sont organisées de façon à ce que les élèves fassent partie du même cycle d'enseignement.»
Pas sûr que cela suffise à rassurer les parents qui constatent, encore, la fermeture d'une classe en zone rurale.
L'ÉCOLE À CLASSE UNIQUE : UNE RÉALITÉ EN ÉVOLUTION ( Réseau Canopé)
Les écoles à classe unique (ECU) ont été pendant très longtemps une caractéristique du milieu rural, puisque la volonté d’ouvrir une école dans chaque commune (objectif qui ne fut d’ailleurs jamais atteint) a conduit à multiplier les petites structures. Dès le début du xxe siècle, l’école à classe unique est considérée comme une école par défaut, résultant du manque de moyens ou de la faiblesse des effectifs. Par exemple pour Ferdinand Buisson : « L'école à classe unique est pour ainsi dire l'école en raccourci. C'est l'état embryonnaire de l'école ; elle contient en germe toutes les parties essentielles de l'école, mais on ne verra ces diverses parties acquérir leur développement et devenir des organes complets que dans l'école à plusieurs classes. » (Buisson (F.), Nouveau dictionnaire de pédagogie et d’instruction publique, Paris, Hachette, 1911. Consulté le 05 mars 2016.)
De nombreux facteurs ont contribué à la diminution très rapide de leur nombre depuis soixante ans : démographie, exode rural, politiques de regroupements plus ou moins négociées, financement, méfiance des parents envers un type d’enseignement suspecté de ne pas donner toutes leurs chances aux élèves.
CARACTÉRISTIQUES DE L'ÉCOLE EN CLASSE UNIQUE ( Réseau Canopé)
Un territoire, des enseignants et des publics caractérisent l’école en classe unique actuelle. Choisir ou ne pas choisir d’enseigner en territoire rural, rencontrer des difficultés propres au contexte territorial et à son isolement, se reconnaître comme appartenant à ce territoire et y voir aussi des avantages, telles sont les problématiques dont témoignent les enseignants et formateurs.
L’école en perpétuelle évolution vit également des changements constitués par les nouveaux publics scolaires qui arrivent en territoire rural. C’est une réalité que ni l’institution, ni les élus ni les enseignants ne peuvent nier.
QUELLES PÉDAGOGIES DANS LES CLASSES UNIQUES ? ( Réseau Canopé)
La caractéristique principale de l’école à classe unique est évidemment de faire cohabiter plusieurs niveaux d’enseignement, souvent deux ou trois, parfois plus encore. C’est ce qui détermine avant tout les contraintes pédagogiques auxquelles l’enseignant est confronté. Mais cette particularité n’est pas propre aux écoles en classe unique car il existe de très nombreuses classes dites multi-grades ou multi-niveaux dans le système éducatif français, hors rural.
La contrainte spécifique des classes uniques est celle de la gestion d’un groupe d’élèves de taille réduite mais hétérogène par leur différence d’âge surtout dans les cas les plus extrêmes où coexistent dans la même classe les cinq niveaux (du CP au CM2 par exemple).
Il existe des fondamentaux de l’enseignement en classe unique : différenciation pédagogique, pédagogie active, projets coopératifs sur le long terme, apprentissage des pratiques de travail autonome et mise en autonomie des élèves sur des temps spécifiques. L’organisation matérielle de la classe joue un rôle important et, par voie de conséquence, les moyens aussi.
Témoignages
Débuter en classe multi-âge, en classe unique… et même ailleurs
Blog de Bernard Collot ://education3.canalblog.com/
Dans quelques jours, vacances ! Ouf ! Décompression ! Mais tu as reçu ton affectation pour la rentrée. Peut-être est-ce une classe multi-âge et même, horreur, une classe unique ! Tu n’y penses pas trop encore, mais cela ne va pas tarder à te trotter dans la tête, peut-être même sur la plage ! Respire, parce qu’au contraire tu vas pouvoir mieux respirer toute ta prochaine année scolaire, et les enfants avec toi. Je te livre un article écrit il y a bien longtemps pour débarquer décontracté(e) à la rentrée dans ta nouvelle classe !
Article paru dans la revue Marelle, 1995.
« Débarquer » en classe unique cause toujours un choc ! Brutalement tous les repères péniblement acquis au cours de ta formation disparaissent. « Que faire ? Comment m'en sorti ? Où vais-je trouver "la méthode" ? Et puis assumer seul (e) le parcours de ces enfants dont j'ai la charge, oulalala ! »
C'est un vaste inconnu qui s'ouvre devant toi. Mais c'est aussi un vaste champ expérimental, un immense espace de liberté, l'occasion de changer ta pratique, d'en inventer de nouvelles. L'occasion de faire (enfin) autre chose et surtout de découvrir d'autres choses, en particulier... les enfants. Et ce peut être très facile
Quelques principes simples, quelques actions simples, quelques trucs ... simples.
Le premier principe indispensable à intégrer (et peut-être le plus difficile) c'est que tu as le temps. Que les enfants ont le temps. C’est l’immense cadeau que te fait une classe unique.
Il faut donc oublier dans un premier temps (!) les programmes, les échéances (lecture, 6ème....) .... et cela peut très bien durer trois mois sans aucun risque pour les objectifs scolaires à atteindre. Rien de positif ne peut se faire tant qu'une organisation ne s'est pas mise en place, des habitudes prises, des rituels établis, une tranquillité instaurée. Inutile de s'affoler au bout de deux mois ou plus si Jean n'a pas encore démarré en lecture alors « qu'à son âge… », si Pierre qui va entrer en 6ème ne maîtrise pas encore les multiplications etc. Les paramètres dont dépendent les apprentissages sont si infinis et si complexes qu'ils continuent à agir à ton insu, même si une évaluation de type scolaire ne met pas forcément en évidence les connaissances qui concluent tout apprentissage. Tu seras alors surpris(e), au bout de quelques mois, de voir la rapidité de ce qu'on appelle encore leurs « progrès ».
En général, on part toujours à l'envers : D'emblée on a à l'esprit les programmes, les compétences à faire acquérir, des dates buttoirs. On se fait un échéancier (quel vilain mot qui rappelle surtout... le carnet de chèques !). Et dès le premier jour on agit en fonction de cela... et tout le monde court après le temps ! Alors que rien n'est mis en place... pour que ce temps existe ! Remets donc les choses à leur place : Occupe d'abord ton temps à mettre en place les conditions nécessaires et indispensables pour qu'au bout d'un... certain temps, ce temps n'ait plus d'importance. Ce que tu « dois » faire acquérir s'acquerra en dehors d'un temps prévu, te libérant et libérant les enfants d'une pression qui va à l'encontre de ce que tu cherches. Facile à dire, difficile à vivre les premiers mois.
Le deuxième principe est qu'il faudra toujours partir d'une situation existante. Ce n'est pas par un coup de baguette magique que tu vas libérer les enfants et te libérer toi-même des représentations qui pèsent sur les comportements de tous ceux qui vivent l'école. Les enfants attendront que tu leur indiques ce qu'ils doivent faire, les parents que tu apprennes à leurs mômes la même chose et dans le même ordre que ce qui se fait ailleurs, et toi tu n'auras comme références que... tes propres souvenirs.
Tout renverser d'entrée, c'est l'angoisse assurée pour tout le monde. C'est donc à partir de cela, d'une façon générale, que tu démarreras. Et tu feras probablement des choses que tu trouveras ensuite aberrantes (cahiers, exercices... voire même "devoirs", rangées, etc.). Mais cela n'a pas d'importance, y compris leur inutilité : Tu t'engages dans une transformation profonde de ce que l'on pourrait appeler un référentiel pédagogique. Autrement dit, tu vas quitter un référentiel connu pour t'engager vers un autre référentiel que, ni toi, ni les parents, ni les enfants ne perçoivent encore. L'abandon du premier ne se fera donc que peu à peu... et simultanément par tous les membres de la communauté école.
Une maison... et un atelier
Quoi faire alors ?
S'occuper d'abord de l'aménagement du lieu. J'y ai personnellement passé beaucoup de mon temps. Ce que l'on prend comme secondaire est en réalité essentiel. Faire que l'endroit où un certain nombre de personnes vont vivre ensemble pendant au moins 1 an soit un endroit... à vivre. Un rideau, des fleurs, un tapis, un fauteuil, un chat, la cafetière électrique, le coin des jus d'orange, une lampe de chevet, une chaîne hi-fi, la guitare du maître... Mets dans ta classe le maximum de choses qui ne soient pas... scolaires. Ce que l'on met chez soi pour y être bien. Même si les tables sont encore en rang, l'heure de la récréation fixe... tout aura déjà changé ou pourra changer. Le bouquet de fleur aura un rôle beaucoup plus important dans les transformations de la pédagogie que toutes les théories préalables. C'est dans une maison que les enfants et toi devez vivre. Faite de couleurs, d'inutile, d'agréable.
Tu ne vas pas pouvoir aussi t'empêcher de penser au scolaire, disons plutôt à l'éducatif. Alors d'emblée pense que ce qui va servir à des objectifs très professionnels soit le plus possible visible et accessible : Les enfants auront besoin à tout moment du mètre, d'une balance, d'un microscope, du globe, d'une carte, d'une machine à calculer etc. Il ne faut pas avoir à tout déranger pour aller se servir d'un outil. D'autre part, le simple fait qu'il soit accessible en permanence induit son utilisation. Tu ne peux imaginer par exemple à quel point les enfants (et toi) vont faire de la science du simple fait qu'un microscope soit posé en permanence et prêt à l'emploi sur une table ! Si, dès le départ, il y a un ou deux aménagements qui prévoient le déplacement des enfants vers des outils, la première occasion va être i
La classe multiniveaux : un modèle motivant adaptable ailleurs Avec Sylviane Maximin, formatrice en master MEEF à l'ESPE d'Aix-Marseille, maître de conférences en sciences de l'éducation et Catherine Rothenburger, professeure des écoles à Bedouès (48
Un métier difficile
Le métier des enseignants France culture
LA CITATION DE LA SEMAINE
Cette semaine, la citation est de l’écrivain et ancien professeur de lettres Aymeric Patricot, venu parler du mal-être des enseignants, qui craignent d’être fragilisés par la réforme portée par le ministre de l'Education dans La Grande table des idées :
Ce qui est à la fois beau et complexe avec ce métier, c'est qu'il combine un idéal humaniste, citoyen et social. Le drame des nouvelles pédagogies, c’est qu’elles voulaient aider les élèves les plus faibles, et que finalement elles n’ont pas réussi. (…) Sur la papier, la réforme Blanquer est très séduisante. Mais la réalité est plus complexe : elle est très difficile à mettre en œuvre. Il y a une tension entre la liberté et l’égalité des parcours. Aymeric Patricot