La Petite École de Mamilou

La Petite École de Mamilou

Des classes uniques ou de cycle , c’est mieux

Classe unique à Monticello, en Corse

Classe unique à Monticello, en Corse

 On vous l’avait bien dit, Monsieur Macron est revenu en arrière: il a dit qu’il n’y aurait pas de fermeture d’école pour cette année, c’est exact, mais par contre il n’a pas dit qu’il n’y aurait pas de fermeture de classe. Une fois de plus, il a joué sur les mots, et il y a bien des fermetures de classes! Maintenant, il s’agit là d’une décision politique pour rassurer une partie de la population, ce qui ne sert à rien.  Mais dans toute décision brutale, il faut chercher le positif. Pour ma part, je milite pour les classes de niveau voire dans les petits villages des classes uniques.  Il faut tenir compte des nouvelles populations qui s’installent dans nos campagnes.  Il faut aussi s’ouvrir aux nouvelles technologies comme l’école numérique qui permet aux enfants de vivre leur siècle et de trouver leur place et surtout leur autonomie devant les apprentissages. Dans une classe unique, le maître est un vrai chef d’orchestre, celui qui incite,  celui qui présente, celui qui guide, celui qui encourage. Les enfants ne sont pas assis sur des bancs à écouter plus ou moins ce que ce qui leur est distillé par un maître tout-puissant. Les enfants deviennent rapidement parti prenante de leur propre apprentissage avec toujours l’éducateur qui est là pour accompagner. 

 

École : une classe en moins, c'est confirmé ( La Dépêche du Midi 21 mai 2019)

Une quinzaine de parents d'élèves se sont mobilisés devant l'entrée de l'école élémentaire de Barran lundi 20 mai de midi à treize heures. Ils attendaient l'inspectrice académique. En cause ? La fermeture d'une des quatre classes de l'école dès la rentrée prochaine. Un poste sera supprimé. Les représentantes des parents d'élèves, Sandrine Saillan et Camille Fosseat, se sont montrées inquiètes pour l'avenir : «Les enseignants vont se retrouver avec des classes de plus de 30 élèves. Si on passe à trois classes, l'école n'aura plus la possibilité d'accueillir des enfants en plus en petite section». Les parents sont aussi soucieux de la qualité de l'enseignement et se questionnent concernant l'éventualité de voir trois niveaux différents réunis dans une même classe (les CE1/CE2 et CM1/CM2 étant déjà rassemblés). L'inspectrice académique, Élisabeth Nicolas-Foix, venait à la rencontre de l'équipe pédagogique pour «voir quelle allait être l'organisation qui serait mise en place». Elle a toutefois pris le temps d'échanger avec les parents. Son propos était de leur expliquer les raisons qui ont poussé le Comité départemental de l'Education nationale (CDEN) à prendre cette décision : «Face au nombre de postes que l'on doit ouvrir ailleurs, il faut gérer la répartition pour respecter l'équité du territoire». Elle a affirmé que la décision était définitive. Certains parents se sont sentis «entendus mais pas écoutés». L'inspectrice a par ailleurs affirmé que «sur l'école de Barran, le nombre moyen d'élèves par classe est de 17. Après fermeture de poste, on sera à 23».

Un calcul qui ne tiendrait pas compte des élèves qui vont arriver l'an prochain d'après les parents. Concernant les classes à plusieurs niveaux, la fonctionnaire d'État explique : «Très honnêtement c'est une vraie richesse puisque les niveaux d'enseignements sont organisés par cycles de 3 ans et que ces classes-là sont organisées de façon à ce que les élèves fassent partie du même cycle d'enseignement.»

 

 

Pas sûr que cela suffise à rassurer les parents qui constatent, encore, la fermeture d'une classe en zone rurale.

 

L'ÉCOLE À CLASSE UNIQUE : UNE RÉALITÉ EN ÉVOLUTION ( Réseau Canopé)

Les écoles à classe unique (ECU) ont été pendant très longtemps une caractéristique du milieu rural, puisque la volonté d’ouvrir une école dans chaque commune (objectif qui ne fut d’ailleurs jamais atteint) a conduit à multiplier les petites structures. Dès le début du xxe siècle, l’école à classe unique est considérée comme une école par défaut, résultant du manque de moyens ou de la faiblesse des effectifs. Par exemple pour Ferdinand Buisson : « L'école à classe unique est pour ainsi dire l'école en raccourci. C'est l'état embryonnaire de l'école ; elle contient en germe toutes les parties essentielles de l'école, mais on ne verra ces diverses parties acquérir leur développement et devenir des organes complets que dans l'école à plusieurs classes. » (Buisson (F.), Nouveau dictionnaire de pédagogie et d’instruction publique, Paris, Hachette, 1911. Consulté le 05 mars 2016.)

De nombreux facteurs ont contribué à la diminution très rapide de leur nombre depuis soixante ans : démographie, exode rural, politiques de regroupements plus ou moins négociées, financement, méfiance des parents envers un type d’enseignement suspecté de ne pas donner toutes leurs chances aux élèves.

 

CARACTÉRISTIQUES DE L'ÉCOLE EN CLASSE UNIQUE ( Réseau Canopé)

Un territoire, des enseignants et des publics caractérisent l’école en classe unique actuelle. Choisir ou ne pas choisir d’enseigner en territoire rural, rencontrer des difficultés propres au contexte territorial et à son isolement, se reconnaître comme appartenant à ce territoire et y voir aussi des avantages, telles sont les problématiques dont témoignent les enseignants et formateurs.

L’école en perpétuelle évolution vit également des changements constitués par les nouveaux publics scolaires qui arrivent en territoire rural. C’est une réalité que ni l’institution, ni les élus ni les enseignants ne peuvent nier.

 

 

 

QUELLES PÉDAGOGIES DANS LES CLASSES UNIQUES ? ( Réseau Canopé)

La caractéristique principale de l’école à classe unique est évidemment de faire cohabiter plusieurs niveaux d’enseignement, souvent deux ou trois, parfois plus encore. C’est ce qui détermine avant tout les contraintes pédagogiques auxquelles l’enseignant est confronté. Mais cette particularité n’est pas propre aux écoles en classe unique car il existe de très nombreuses classes dites multi-grades ou multi-niveaux dans le système éducatif français, hors rural.

La contrainte spécifique des classes uniques est celle de la gestion d’un groupe d’élèves de taille réduite mais hétérogène par leur différence d’âge surtout dans les cas les plus extrêmes où coexistent dans la même classe les cinq niveaux (du CP au CM2 par exemple).

Il existe des fondamentaux de l’enseignement en classe unique : différenciation pédagogique, pédagogie active, projets coopératifs sur le long terme, apprentissage des pratiques de travail autonome et mise en autonomie des élèves sur des temps spécifiques. L’organisation matérielle de la classe joue un rôle important et, par voie de conséquence, les moyens aussi.

 

Témoignages

Débuter en classe multi-âge, en classe unique… et même ailleurs

debuter    Blog de  Bernard Collot ://education3.canalblog.com/

Dans quelques jours, vacances ! Ouf ! Décompression ! Mais tu as reçu ton affectation pour la rentrée. Peut-être est-ce une classe multi-âge et même, horreur, une classe unique ! Tu n’y penses pas trop encore, mais cela ne va pas tarder à te trotter dans la tête, peut-être même sur la plage ! Respire, parce qu’au contraire tu vas pouvoir mieux respirer toute ta prochaine année scolaire, et les enfants avec toi. Je te livre un article écrit il y a bien longtemps pour débarquer décontracté(e) à la rentrée dans ta nouvelle classe !

 Article paru dans la revue Marelle, 1995.

 « Débarquer » en classe unique cause toujours un choc ! Brutalement tous les repères péniblement acquis au cours de ta formation disparaissent. « Que faire ? Comment m'en sorti ? Où vais-je trouver "la méthode" ?  Et puis assumer seul (e) le parcours de ces enfants dont j'ai la charge, oulalala ! »

C'est un vaste inconnu qui s'ouvre devant toi. Mais c'est aussi un vaste champ expérimental, un immense espace de liberté, l'occasion de changer ta pratique, d'en inventer de nouvelles. L'occasion de faire (enfin) autre chose et surtout de découvrir d'autres choses, en particulier... les enfants. Et ce peut être très facile 

Quelques principes simples, quelques actions simples, quelques trucs ... simples.

Le premier principe indispensable à intégrer (et peut-être le plus difficile) c'est que tu as le temps. Que les enfants ont le temps. C’est l’immense cadeau que te fait une classe unique.

Il faut donc oublier dans un premier temps (!) les programmes, les échéances (lecture, 6ème....) .... et cela peut très bien durer trois mois sans aucun risque pour les objectifs scolaires à atteindre. Rien de positif ne peut se faire tant qu'une organisation ne s'est pas mise en place, des habitudes prises, des rituels établis, une tranquillité instaurée. Inutile de s'affoler au bout de deux mois ou plus si Jean n'a pas encore démarré en lecture alors « qu'à son âge… », si Pierre qui va entrer en 6ème ne maîtrise pas encore les multiplications etc. Les paramètres dont dépendent les apprentissages sont si infinis et si complexes qu'ils continuent à agir à ton insu, même si une évaluation de type scolaire ne met pas forcément en évidence les connaissances qui concluent tout apprentissage. Tu seras alors surpris(e), au bout de quelques mois, de voir la rapidité de ce qu'on appelle encore leurs « progrès ».

En général, on part toujours à l'envers : D'emblée on a à l'esprit les programmes, les compétences à faire acquérir, des dates buttoirs. On se fait un échéancier (quel vilain mot qui rappelle surtout... le carnet de chèques !). Et dès le premier jour on agit en fonction de cela... et tout le monde court après le temps ! Alors que rien n'est mis en place... pour que ce temps existe ! Remets donc les choses à leur place : Occupe d'abord ton temps à mettre en place les conditions nécessaires et indispensables pour qu'au bout d'un... certain temps, ce temps n'ait plus d'importance. Ce que tu « dois » faire acquérir s'acquerra en dehors d'un temps prévu, te libérant et libérant les enfants d'une pression qui va à l'encontre de ce que tu cherches. Facile à dire, difficile à vivre les premiers mois.

Le deuxième principe est qu'il faudra toujours partir d'une situation existante. Ce n'est pas par un coup de baguette magique que tu vas libérer les enfants et te libérer toi-même des représentations qui pèsent sur les comportements de tous ceux qui vivent l'école. Les enfants attendront que tu leur indiques ce qu'ils doivent faire, les parents que tu apprennes à leurs mômes la même chose et dans le même ordre que ce qui se fait ailleurs, et toi tu n'auras comme références que... tes propres souvenirs.

Tout renverser d'entrée, c'est l'angoisse assurée pour tout le monde. C'est donc à partir de cela, d'une façon générale, que tu démarreras. Et tu feras probablement des choses que tu trouveras ensuite aberrantes (cahiers, exercices... voire même "devoirs", rangées, etc.). Mais cela n'a pas d'importance, y compris leur inutilité : Tu t'engages dans une transformation profonde de ce que l'on pourrait appeler un référentiel pédagogique. Autrement dit, tu vas quitter un référentiel connu pour t'engager vers un autre référentiel que, ni toi, ni les parents, ni les enfants ne perçoivent encore. L'abandon du premier ne se fera donc que peu à peu... et simultanément par tous les membres de la communauté école.

Une maison... et un atelier

Quoi faire alors ?

S'occuper d'abord de l'aménagement du lieu. J'y ai personnellement passé beaucoup de mon temps. Ce que l'on prend comme secondaire est en réalité essentiel. Faire que l'endroit où un certain nombre de personnes vont vivre ensemble pendant au moins 1 an soit un endroit... à vivre. Un rideau, des fleurs, un tapis, un fauteuil, un chat, la cafetière électrique, le coin des jus d'orange, une lampe de chevet, une chaîne hi-fi, la guitare du maître... Mets dans ta classe le maximum de choses qui ne soient pas... scolaires. Ce que l'on met chez soi pour y être bien. Même si les tables sont encore en rang, l'heure de la récréation fixe... tout aura déjà changé ou pourra changer. Le bouquet de fleur aura un rôle beaucoup plus important dans les transformations de la pédagogie que toutes les théories préalables. C'est dans une maison que les enfants et toi devez vivre. Faite de couleurs, d'inutile, d'agréable.

Tu ne vas pas pouvoir aussi t'empêcher de penser au scolaire, disons plutôt à l'éducatif. Alors d'emblée pense que ce qui va servir à des objectifs très professionnels soit le plus possible visible et accessible : Les enfants auront besoin à tout moment du mètre, d'une balance, d'un microscope, du globe, d'une carte, d'une machine à calculer etc. Il ne faut pas avoir à tout déranger pour aller se servir d'un outil. D'autre part, le simple fait qu'il soit accessible en permanence induit son utilisation. Tu ne peux imaginer par exemple à quel point les enfants (et toi) vont faire de la science du simple fait qu'un microscope soit posé en permanence et prêt à l'emploi sur une table ! Si, dès le départ, il y a un ou deux aménagements qui prévoient le déplacement des enfants vers des outils, la première occasion va être i

 

La classe multiniveaux : un modèle motivant adaptable ailleurs Avec Sylviane Maximin, formatrice en master MEEF à l'ESPE d'Aix-Marseille, maître de conférences en sciences de l'éducation et Catherine Rothenburger, professeure des écoles à Bedouès (48



22/05/2019
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