Le billet de Mamilou
École privée publique, l’État favorise qui?
Les exceptions françaises sautent aux yeux dans le rapport annuel de l’OCDE. Salaires, temps de travail, privé-public : on aperçoit dans la publication Regard sur l’éducation 2024que le temps de travail des enseignants français est supérieur à la moyenne des autres pays. Par contre, la rémunération est inférieure à la moyenne. L’enseignement privé est aussi davantage financé par l’argent public.
La France finance davantage ses écoles privées
Le pourcentage d’élèves scolarisés dans des établissements privés sous contrat est proche de la moyenne de l’OCDE. Selon le rapport, « en France, 14 % des élèves de l’enseignement élémentaire sont inscrits dans des écoles privées en 2021. La moyenne de l’OCDE est de 15 %. »
Comme le confirment les enquêtes, les rapports parlementaires ou celui de la Cour des comptes, l’État français finance largement les établissements sous contrat, subventionnés à ¾ par l’argent public. Regards sur l’éducation 2024 souligne l’investissement supérieur de l’État dans les écoles privées : « 73 % du financement de ces écoles provient de sources publiques. La moyenne de l’OCDE est de 59 % ». L’Etat français est donc bien plus généreux vis à vis des établissements privés que la moyenne des pays de l’OCDE. Une constante dans les pays de l’OCDE sur les élèves favorisés surreprésentés dans les les établissements privés.
Il serait temps de donner à lÉcole publique toute sa puissance. Je ne suis pas contre les écoles privées mais alors qu' elles soient autonomes financièrement, qu'elles paient leurs professeurs ! L'éducation est un pilier fondamental de notre société, et le choix entre l'école publique et l'école privée suscite souvent des débats passionnés. D'un côté, l'école publique, financée par l'État, est censée garantir un accès équitable à l'éducation pour tous les enfants, quel que soit leur milieu socio-économique. Les enseignants y sont rémunérés par des fonds publics, et l'éducation y est gratuite, permettant ainsi à chaque élève de bénéficier des mêmes ressources et opportunités.
En revanche, l'école privée, même lorsqu'elle est sous contrat avec l'État, fonctionne sur un modèle différent. Les parents doivent souvent s'acquitter de frais de scolarité, qui peuvent être considérables. Même si l'État contribue au financement des enseignants, les fonds supplémentaires provenant des parents créent un écart significatif entre les deux systèmes. Ce surplus financier permet aux écoles privées de proposer des activités enrichissantes, des sorties scolaires, des voyages éducatifs et des infrastructures souvent plus modernes et mieux équipées.
Cette situation soulève une question d'équité. Pourquoi les parents d'élèves dans le système privé, qui paient déjà pour la scolarité de leurs enfants, bénéficient-ils de ressources supplémentaires que les écoles publiques ne peuvent pas se permettre ? Cela crée non seulement une disparité dans l'expérience éducative, mais cela renforce également les inégalités sociales. Les élèves d'écoles privées, grâce à ces ressources additionnelles, peuvent avoir accès à des opportunités qui leur permettent de se distinguer dans le monde académique et professionnel.
En fin de compte, il est légitime de se demander si un système éducatif qui favorise les écoles privées, avec un financement de l'État, est véritablement juste. L'éducation devrait être un droit accessible à tous, sans distinction de moyens financiers. Un rééquilibrage des ressources et une attention particulière à l'égalité des chances pourraient contribuer à faire de l'éducation un véritable levier d'égalité sociale, permettant à chaque enfant, qu'il soit issu d'une école publique ou privée, de s'épanouir et de réaliser son potentiel.